Une forte tête. Voilà trois mots qui me définissent vraiment très bien. Ces trois mots qui me collent à la peau. Quand j’ai quelques choses en tête je ne l’ai pas ailleurs ce qui explique s’en doute mon coté déterminée. Je n’aime pas me laisser marcher sur les pieds. J’aime bien avoir mon propre arbitre, faire mes propres choix. C’est de cette manière. Dans la vie rien ne tombe tout cuit, dans une cuillère d’argent. Non dans la vie il faut se battre jour après jour. Même si on se retrouve face à un mur immense il ne faut pas avoir peur de l’escalader. Cela fais deux jours que j’ai commencé mon internat ici dans cet hôpital. Je ne suis pas censé travaillé en pédiatrie et pourtant j’y suis au moment de ma pause. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison c’est que je dois essayé de récupérer un vieux dossier qui se trouve ici. Le passé nous rattrape toujours sans prévenir. Tout en longeant un couloir je ne peux m’empêcher de revoir des images devant mes yeux, je m’arrête devant une chambre. La numéro 114. Cette chambre. Je chasse des souvenirs dans ma tête. J’entends une voix dans mon dos

« Eh mais c’est notre petite Dylan. »

Je fais volte face pour me retrouver nez à nez avec un homme d’un certain âge. Les années ont bien passées il n’a pas changé. C’est avec un petit sourire que je dis

« Oui la petite Dylan est de retour. J’aurais besoins de vous parler c’est important. »

Il acquiesça en me disant que je n’avais qu’à passé après ma garde car vu ma blouse je travailles ici en tant qu’interne. Apparemment il a perdu une de ses patientes répondant à l’identité de Louna S. Stilson. Il me demanda si je n’avais pas vu une petite fille blonde. Il s’en alla à sa quête. Pour mon compte je me dirigea vers les assenceur. C’est en tournant que je remarque une poche de perfusion vide trainant par terre. Je la ramasse en la tenant un peu en hauteur je remarque un peu plus loin une petite forme assise contre le mur. La perfusion vide est encore branché au cathéter. Je m’accroupie

« Eh bonjour toi. Attend je vais te débarasser de ça. »

Je sors de mes poches un bouchon à cathéter j’enlève la perf et je mets le bouchon. C’est en souriant et en m’asseyant à coté de cette fillette que je dis

« Je m’appelle Dylan et toi ? Tu ne serais pas par hasard Louna ? »

Louna avait été très sage toute la journée. Elle n’avait pas bougé pendant les examens, elle avait tout mangé ce qu’on lui avait donné, elle avait même accepté de se séparer un peu de son cahier. Elle avait été la petite patiente la plus sage du service, elle en était persuadée. Ça ne pouvait pas être autrement. Ou sinon, c’est qu’elle ne comprenait plus rien du tout. Mais voilà, même une petite fille très sage peut en avoir marre, au bout d’un moment. C’est pourquoi, alors que l’infirmière sortait de sa chambre en lui disant que le médecin allait de nouveau passer la voir, c’est pourquoi Louna avait décidé de s’en aller avant que le médecin ne vienne encore l’embêter.

Elle s’était mise debout sur son lit, s’était étiré très très fort, même que c’est fatiguant, et elle avait réussi à décrocher la perfusion du … porte-perfusion. Parce que ce truc, c’est pas très discret, en fait. La perfusion elle était presque vide. Enfin en fait, Louna pensait qu’elle était vide, mais bien sûr, elle savait pas l’enlever toute seule. Elle prit la perfusion et le long tuyau sous le bras et se dirigea vers la porte de sa chambre. Tout doucement, elle l’ouvre, et passe le bout de son nez dehors, puis sa petite tête, et puis elle sort complétement. Elle referme la porte sans faire de bruit, pour pas qu’on devine tout de suite qu’elle était plus dans la chambre. Elle se demande bien où elle va aller. Elle décide d’aller vers la droite, parce que vers la gauche, y avait la petite pièce des infirmières. Et si elle passait devant, elles allaient la voir. Donc, Louna est allé vers la droite.

Elle marchait, doucement, sans faire de bruit, et regardait les dessins qu’il y avait sur les murs. C’était joli. Elle entend des pas. Zut, zut. Vite, vite, elle court pour aller dans un couloir plus loin. Puis elle s’arrête. C’est fatiguant, en fait, de courir. Elle pose tout son attirail et s’assit contre le mur. Elle sait très bien que bientôt, ils vont tous essayer de la retrouver, mais en attendant, elle espérait que, quand ils l’auront retrouvé, justement, et bien il sera l’heure de manger. Comme ça, le médecin l’embêtera pas parce qu’elle devra aller manger. Et il reviendra que demain. Alors fallait qu’elle soit très silencieuse. Elle se mit à rêvasser, à s’imaginer que dans le couloir, il y avait des fées et que les fées elles venaient lui parler. Sauf qu’en fait, c’est pas une fée qui lui parlait. C’était une infirmière, un médecin où elle savait pas qui. C’était une dame avec une blouse, quoi.

« Chut. Si tu parles trop fort, le médecin va me retrouver. »

Louna mit son doigt sur la bouche, parce qu’elle avait chuchoté, et qu’il fallait être sûre qu’elle l’ait entendu. La dame avec la blouse lui a enlevé la perfusion, donc Louna elle était contente. Et puis elle s’est assise à côté d’elle et lui a dit son prénom. Et puis en fait, elle semblait connaitre le sien. Louna hoche la tête.

« Si, j’suis Louna, mais faut pas le dire au médecin que je suis là. Sinon il va encore vouloir me parler et quand il me parle, bah je m’ennuie. Et toi, t'es un médecin, aussi ? »

Un enfant hospitalisé pour une raison X est souvent plus mature que les autres enfants. Il connaît une autre réalité que les autres enfants. Ils encaissent les examens, les perfusions, les questions, les visites des différents médecins qui sont toujours là avec leurs même questions à savoir si on a bien dormit ou encore si on a mal quelques part ou si on a besoins de quelques choses. L’enfant le plus gentil du monde reste un enfant, il a besoins de liberté, de courir, de rire, et surtout de compagnie. La réflexion de la petite fille me fit un peu sourire. Elle me fait tellement penser à moi quand j’étais petite. Tout comme elle je me cachais parfois. C’est tout bas que je dis

« Tu as raison on va éviter de parler trop fort. Mais tu sais le médecin qui s’occupe de toi est un peu sourd mais il est très gentil même si parfois il pose trop de questions. Tu sais quand il a quelques choses en tête il ne l’a pas ailleurs parfois il passe pendant qu’on mange ou même tard le soir quand on est entrain de s’endormir. »

tout en parlant je repense au passé. J’en ai passé des semaines ici dans cet hôpital. A l’époque j’habitais à New York avec mes parents mais c’était ici dans ce service de Pédiatrie que j’étais suivis. Bien sur personne n’est au courant et j’ai bien l’intention de le garder secret le plus longtemps possible. C’est après un moment que je reprends tout en faisant un petit sourire à la jeune demoiselle Louna

« Enchanté Louna, pour répondre à ta question je suis interne j’apprends à être médecin mais je vais te dire un secret. Ici dans ce service je suis une ancienne patiente. Le médecin qui s’occupe de toi il s’occupait de moi quand j’étais petite. Tu vois la chambre numéro 114 là bas ? J’y est passé des semaines entières et parfois même des mois. Je sais que c'est long et parfois on s'ennuis mais si tu veux on pourrait devenir amies tu sais ici dans ce service je ne suis pas médecin.»