« Tu devrais prendre exemple sur Sunny. Elle est sérieuse elle, et elle nous écoute. » A table, le père Blackburn s'adressait à la sœur jumelle de Sunny. Les deux jeunes adolescentes s'adoraient depuis leur naissance, cependant, ces derniers temps, l'ambiance était assez tendue. En effet, les parents des jumelles reprochaient à la sœur de Sunny de ne pas être comme cette dernière. Sunny le vivait assez mal, étant donné qu'à cause de ça, ça n'était pas forcément la joie avec sa sœur. « Papa, arrête... » tenta Sunny, histoire de le calmer dans le seul but de dîner sans embrouille. Malheureusement, son paternel ne semblait pas être du même avis. « Ne la défend pas Sunny. Il faut qu'elle grandisse un peu. » répliqua-t-il d'une manière sèche, sans quitter la sœur de Sunny des yeux. « Ton père a raison ma chérie, il faut que l'attitude de ta sœur change; et au plus vite. » La belle brune jeta un coup d’œil à sa sœur, mais elle ne la regardait pas. Elle avait l'air énervée, vexée.. rien de bon s'annonçait. Et en effet, elle se leva, jeta sa serviette de table par terre et courra jusqu'à sa chambre. Non, ça n'était pas la première fois que ça arrivait, et sûrement pas la dernière. Sunny aurait voulu rattraper sa sœur, mais ses parents l'en empêcha, lui demandant de finir son assiette avant de sortir de table.

« Allez, passe les chips, Joan ! » lança Sunny en tendant le bras vers son amie qui marchait devant elle. Il était onze heures du soir, et Sunny et ses amies trainaient encore dans les rues de Little Rock. Quoi de plus normal en un samedi soir, après tout? Bien évidemment, elles n'allaient pas jusqu'à sortir en boite et boire de l'alcool; jamais elles ne rentreraient étant donné qu'elles étaient encore mineures. Du coup, elles trainaient en ville pour se raconter quelques anecdotes de leur vie. Cependant, vers les onze heures dix, leur conversation fut coupée par une crissement de pneu et un éclat violent de verre. Tournant le visage, Sunny remarqua bien vite que la voiture avait freiné pour laisser passer une personne; mais qu'à cause de ça, une femme qui se trouvait sur le siège passager avait traversé la vitre et avait atterri par terre, devant le nez de la voiture. En voyant ça, les amies de Sunny se mirent à crier - voir même à pleurer - tandis que la jeune adolescente courrait vers la blonde qui gisait dans une très légère flaque de sang. « Madame? Vous m'entendez? » Sunny regarda dans le pare-brise pour voir la personne qui conduisait, qui restait immobile face à un tel désastre, sûrement en état de choc après un si violent accident. Tant pis, Sunny devait faire sans cette personne et n'ayant aucune réponse de la blonde à ses genoux, elle essaya de sentir son pouls. Plutôt bas, mais Sunny ne lâcha pas. Il fallait que cette dame tienne jusqu'à ce que les ambulances arrivent. « Madame? Vous m'entendez? Pressez ma main si vous m'entendez ! » La femme ouvrit les yeux difficilement, passa sa main pleine de sang sur la joue de Sunny et sourit bêtement. « Claire? » Sunny resta silencieuse un moment; choquée par les événements qu'elle était en train de vivre. « Non.. ce n'est pas elle. » souffla-t-elle finalement; mais malheureusement la belle blonde avait fermé les yeux bien avant qu'elle ne parle. Elle était morte, dans ses bras.

« Il me faut toujours ma tasse de... » Sunny ne finit pas sa phrase, coupée par le son de son bipeur qui retentissait dans sa poche. Regardant rapidement, elle posa sa tasse de café sur la table de la cafétéria en deux temps, trois mouvements. « Et merde ! » lâcha-t-elle inquiète, avant de se mettre à courir dans les couloirs pour atteindre l’ascenseur. Une fois arrivée au niveau de la cardiologie, Sunny se mit de nouveau à courir jusqu'à la chambre de son patient. « Qu'est-ce qu'il s'est passé? » demanda-t-elle en voyant les infirmiers autour du patient. « Son pouls a chuté d'un coup. » La ligne droite sur l'appareil graphique commença à sonner, montrant que les battements de cœur du patient étaient inexistants. « Non M. Lewis, vous n'avez pas le droit de nous laisser. » Sunny savait qu'elle parlait dans le vent, mais d'une manière ou d'une autre, elle espérait qu'il puisse l'entendre. Que ça le motive d'une certaine façon. Attrappant le défibrillateur, la brune souffla un grand coup avant de se prononcer. « Chargez ! » Deux secondes plus tard, et elle actionnait la charge sur la poitrine de l'homme. Aucune réponse. « Chargez ! » Rebelote, sur le torse de l'homme qui s'éleva quand la charge fut donnée. Mais toujours rien. « Chargez ! » s'entêta-t-elle, tandis que les infirmiers commençaient à être réticents à cette idée. Elle tourna sa tête vers les personnes qui s'occupaient du défibrillateur et fronça des sourcils comme pour leur montrer qu'il ne fallait pas jouer avec elle maintenant. « Vous attendez quoi? Chargez ! »